Par un témoin digne de foi |
Quand la météo prévoit un temps cataclysmique,
le randonneur averti se dirigera vers Fontainebleau plutôt
que vers Retz (ce qui fait bien 120 km à vol d'oiseau),
et même -on n'est jamais trop prudent-, vers le sud de Fontainebleau.
Ce dimanche 21 mai, justement, Nadia devait encadrer une
sortie au départ de Bourron-Marlotte. Sauf que Nadia randonnait
ce jour-là quelque part en Irlande où elle prépare son nid.
C'est donc Chantal qui officiait à sa place? Nous étions
venus en petit comité (à cause de la météo cataclysmique
?), aussi nous a-t-elle proposé pour commencer une séance
d'exploration, d'autant que le temps s'annonçait beau? Exploration
d'un secteur qu'elle ne connaissait pas très bien.
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Donc, après avoir visité la zone d'exploitation
de l'immense sablière de Bourron, nous sommes partis en
quête de l'Abri des Francs, dans les rochers de Recloses,
à l'aide du topo de l'ONF. Un vrai jeu de piste : en chemin,
du muguet enfin en fleur, et un lézard vert, aussi vert
que les feuillages, qui eut l'obligeance de nous laisser
le temps de le photographier. Après avoir trouvé et visité
la Grotte des Deux Chambres, puis la Roche qui Remue (désormais
immobilisée), il nous a fallu quelques recherches supplémentaires
pour découvrir l'Abri en question. Juste le temps d'une
photo, car nul besoin d'abri sous ce soleil éclatant !
Joli moment de retour à l'âge de pierre dans ce chaos
de cavernes obscures, fort spacieuses.
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Après quoi, le Sentier de l'Escalier nous a
conduits à notre site, idyllique, de pique-nique-sieste.
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Mais le temps commençait à se faire court,
et comme l'a dit justement Chantal, "vous avez signé pour
30 km !". Plus question de flâner, sauf peut-être à Recloses,
à cause de ses ruelles ombragées, de son église, de ses
glycines, de ses iris, du parfum de ses roses anciennes,
et de son gîte d'étape, le Bolet Satan?
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Ensuite, cap sur Fontainebleau, si ce
n'est par le chemin le plus direct, du moins à une allure
que l'on pourrait qualifier de martiale ! Passage par
la Mare aux Fourmis (fréquentée par les libellules), puis
la Mare aux Corneilles, qui ressemblaient toutes deux
plutôt à deux marigots à demi asséchés (un comble, en
ce printemps pluvieux précédé d'un hiver pluvieux !) -
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Puis le long du Rocher de la Combe, ligne
de front de taille des anciennes carrières de grés,
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puis au pied des Rochers de la Salamandre,
le long de l'Aqueduc de la Vanne, sur les Rochers de Mont
Morillon, par d'étroits sentiers secrets ou de larges
allées, dans l'herbe, le sable ou la mousse, au milieu
des pins, des bouleaux, des hêtres, des chênes ou des
broussailles, dans le chaud parfum des genêts et du bois
coupé, rarement à plat, sans jamais en tout cas un atome
de trace de boue ni l'ombre de la moindre menace d'une
ondée !
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Enfin, aux abords de Fontainebleau, pour
couronner nos efforts, nous avons eu le droit de monter
au pas de course au sommet du Petit Mont Chauvet ! Certains
(certaine ?) commençaient à se sentir fatigués et se sont
trouvés ravis d'échapper aux rochers d'Avon ! Arrivés
à la gare de Fontainebleau, trempés de sueur, assoiffés,
et reconnaissants pour cette belle balade si inattendue,
nous aurions bien aimé boire le pot traditionnel à la
santé de notre enthousiaste guide. Malheureusement, nous
n'avions que quelques minutes avant le passage de notre
train. Dommage, mais ce n'est que partie remise, promis
juré !
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Dans le train, chose curieuse, je n'ai pas pu observer le moindre
dormeur. Et arrivés à Paris, il nous a fallu quitter la gare au
pas de course sous une averse diluvienne ! |