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Dimanche 02 décembre 2007 : avis de tempête en Ile de France



Une dépression abordait l'Irlande à la sonnerie du réveil et les quelques 800 km de pluie filant à belle allure sur l'Atlantique allaient s'étendre ce matin à une large moitié nord de la France, les vents soufflant à 70 ou 80 km/h dans les terres du nord de la Loire. L'après-midi ne s'annonçait guerre mieux, les vents continueraient à se renforcer sur le pays, de 90 à 110 km/h localement...accompagnés d'un temps très humide voire de précipitations temporairement fortes.
De quoi apporter un peu de piment à cette sortie !


Dès la Gare d'Austerlitz les affiches confirmaient la rumeur, même si les félins n'ont pas spécifiquement réputation d'être aquatiques.
Mais en cette période où la famille des Muridés affichait ses rayures sans pudeur excessive, la douzaine de cafistes au rendez-vous se contenterait aujourd'hui d'un bon Goretex ou assimilé.
Des nuages gris et la région parisienne sous la flotte et les bourrasques ? pas de quoi fouetter un chat ni vraiment de se désosser la rate pour autant...




Tout d'abord, un très succinct aperçu anatomique. En surfant rapidement sur la toile, on peut lire que la rate est "un organe mou de la taille d'un poing, pesant 200 grammes environ, très vascularisé, se situant dans l'angle supérieur gauche de l'abdomen, en regard de la dixième côte (la côte splénique), juste sous le diaphragme et sur le coté de l'estomac".





On lit aussi que les Anciens disaient qu'en  automne il fallait "faire rire la rate", en mangeant des racines (panais, radis noir, pissenlit...), ce qui permettait de mieux supporter le froid et d'être de meilleur humeur (Wikipédia).
Au passage on remarquera que dans la langue de Shakespeare, cet organe lymphatique est désigné par le nom de "spleen".







A la descente du train à Dourdan, on démarra un tout petit peu plus fort qu'à l'habitude malgré les évidents conseils de prudence.
"Courir comme un dératé" : on lit aussi que les Anciens attribuaient à la rate la propriété de provoquer des points de côté et de nuire par conséquent à la course; ils auraient eu pour pratique de désecher les rates de leurs chevaux et de leurs coureurs pour en améliorer la performance...



Dans le cas présent, on était pris par le temps...
Chi va piano va sano, chi va sano va lontano ?
On essaiera de couvrir le plus gros de la distance dans la matinée, en espérant prendre le coup de tabac de vitesse car le pire n'était pas attendu avant les 13 heures.
Et puis les chasseurs rencontrés au détour d'un chemin nous avaient civilement prévenus que ça tirait de toutes parts et que le sanglier était de sortie un peu plus loin.
Alors que nous autres on voulait profiter pleinement de cette journée et sans ablation de la rate !



De toute évidence, on s'estimait heureux de n'avoir que rarement le vent de face tout  en avancant nord/nord-est.
Mais il nous fallut quitter brièvement la campagne bien verte pour une traversée obligée de la ligne TGV Atlantique et de l'A10.











On constatait alors que le monde n'était plus humain.
Le Caf et Chamonix semblaient incontestablement reconnus comme salvateurs : peut-être tagué par des adhérents reconnaissants ?




C'est une rencontre des plus directes avec des formes d'expression moins habituelles en Beauce que dans nos cités, ces dernières n'étant que très épisodiquement traversées sur un parcours de GR.
Est-ce inconsciemment que notre groupe de randonneurs semble alors encore un peu plus soudé pour traverser le tunnel ?


On en ressortit vraiment vivants.
Et vers midi et demi on se lance à la recherche d'un abri, le vent s'étant mis à souffler de plus belle, la pluie cinglante...
Le restaurant ? et bien non, on décide de se la jouer rustique et même vraiment équestre.
C'est bien entendu une halte des plus sommaires mais cependant vraiment efficace contre les intempéries.



Alors par respect des Anciens, on s'efforce sans trop de mal à "faire rire la rate", à coup de sandwiches au radis noir et autres salades de pissenlit, arrosés d'un Chateau Chasse-Spleen 2005.
Ou peut-être n'était-ce précisément cela, mais ce qui est certain c'est que s'en suivirent les chocolats, gateaux britanniques et autres excellents biscuits dont j'oublie le nom !
En fait, il est question de se marrer tout simplement, malgré l'humidité ambiante.





On emprunte ensuite un chemin qui serpente au milieu d'un bois qu'il nous faut traverser bien rapidement, de crainte des possibles chutes de branches.







Les prévisionnistes de la météo ne s'étaient malheureusement pas trompés, c'est bien des bourrasques en plein champ ! 
S'en suit un épisode de grêlons fondus et de flaques plus ou moins étendues qui nous encouragent hélas à suivre le bitume pendant un kilomètre ou deux.    




Car vu les conditions climatiques, il devient recommandable d'écourter la sortie, en se rabattant une dernère fois sur le GR.




C'est évidemment un supplice pour les baleines des quelques parapluies qui n'arrivent pas tous à éviter le retournement, ni probalement la poubelle une fois rentrés à bon port.



Arrivés à Saint Remy, terme de la sortie, trempés jusqu'aux os et avec une dette de trois kilomètres au crédit des participants, on s'engouffre dans le premier train en partance pour la Capitale.
Sans s'être désossé la rate, malgré tout.


Commentaires

1. Le dimanche 16 décembre 2007, 20:50 par Hellsy

Tu m'en diras tant ! Et dire que j'ai raté ça !

2. Le lundi 17 décembre 2007, 17:31 par kad et olivier

Et oui belle Hellsy, malgré le mauvais temps, avec Jean Dunaux, tout est beau.

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