Raid ski nordique en Finlande : la Rajalta Rajalle

Présentation
La
Rajalta Rajalle, c’est la traversée est-ouest de la Finlande de la frontière russe à la frontière suédoise : 440 km de ski de fond en style classique en 7 jours organisé tous les ans par les finlandais.
Ce sont 6 français amateurs de défis qui partent cette année pour se mesurer à ce raid entre le 12 et le 18 mars 2011.
J’en fais partie, et l’hiver en pointillé qu’on a eu
en France cette année me fait me poser des questions sur mon niveau. Fort heureusement, nous arrivons quelques jours en avance afin prendre nos marques.
Autant vous le dire tout de suite, il va neiger pendant 3 jours :

Au départ de notre hébergement, le réseau est immense :

Il neige tout le temps, ca botte sérieusement sous les skis :

Heureusement, on peut parfois manger dans des abris confortables :

Le dernier jour, on choisit de visiter Kuusamo, la ville la plus proche. Attente du bus sous la neige :

En ville :

Le soir, on fête notre départ :

Et puis on farte (on aurait peut-être dû faire dans l'ordre inverse) :

Après le repas, présentation du raid (organisation, logistique) :

1er jour / 61 km
Après un petit déjeuner énergétique, 1h15 de bus au milieu des bois. Soudain,
la route s’arrête contre quelques baraquements : on est à la frontière
russe. La tension monte, on voit notre piste partir vers l’inconnu :

Après quelques photos/vidéos pour immortaliser ce moment, je pars illico :
Car
il sera difficile de doubler jusqu’au km 20.

Vers le km 10, notre groupe de 70 skieurs s’étire sur plusieurs kilomètres,
je me retrouve seul au milieu de ces superbes paysages : bois de sapins
et de bouleaux, quelques lacs qu’on devine sous nos skis et des
mamelons que notre piste épouse.
La météo n’est pas parfaite, il tombe une neige pulvérulente et les appuis
sont très fuyants.
Mon fart a du mal à accrocher et c’est moi qui doit
m’accrocher.
Premier ravitaillement
au bout de 20km, quelques véhicules au milieu de nulle part
pour nous servir du mehu (genre de sirop chaud de baies locales) :

Je repars, le vent se lève ; les traversées de lacs et les endroits exposés
sont pénibles : plus de traces et des congères sur la piste. Bah, on
fera avec.
Une heure plus tard, on
trouve le premier ravito avec du solide à nous mettre sous la dent :
même si c’est léger, il ne faut pas se priver. Sandwiches, raisins
secs, oranges et... cornichons :

Certains en profitent pour régler (avec les moyens du bord) des problèmes de fart :

Le vent ne faiblit pas mais l’ambiance
de bout du monde et le paysage nous font oublier tout ça. Les km
défilent malgré tout et j’arrive à notre hébergement vers 16h :

Ce soir, je n'irai pas me baigner dans le lac après le sauna :

Des chalets de 6 personnes repartis dans les bois autour du lac.
Largement le temps de faire un sauna (désert à cette heure), farter les skis et prendre le repas (saumon, renne, bière maison)


2ème jour / 61 km
Temps splendide ce matin, -17° à la fenêtre du chalet. On parcourt qq km en
bus afin d’éviter une zone urbaine, on se cale dans les rails
fraichement travaillés par la motoneige :

Plus de 60 km à travers les
bois au milieu de nulle part, aucun village traversé, seuls les ravitos
nous apportent un brin de civilisation. Le paysage est beau et la piste
légèrement vallonnée. Les 40 premiers km, il est important d’avoir une
foulée efficace sans quoi on s’use :

Les finlandais représentent une
moitié de notre groupe, leur style coulé est agréable à voir et surtout
diablement efficace.
Les chanceux voient des rennes :
Le midi, succulente soupe au saumon :
Sur la fin du parcours, on a le droit à des
descentes d’anthologie avec les montées qui vont bien en face :

Les
ravitos proposent en général des cornichons ou des concombres au
vinaigre : les locaux nous vantent ces produits car ils sont censés
compenser la perte de sel. Peut-être mais ce n’est pas très
énergétique...
3ème jour / 60 km
Quelle idée de nager hier soir pour me délasser, ce matin j’ai des
courbatures. Ca promet : on nous a prévu une étape bien vallonnée.
Je confirme, une première série de bosses ferait le régal des skateurs
mais en classique, on a du mal à relancer entre les bosses.
Vers le
milieu du parcours, des grandes montées qui font la différence entre
ceux qui ont le bon fart et les autres (comme lui) :
Et ca finit par une autre série
de bosses, dur dur sur la fin.
Heureusement, les panneaux sont assez gros. Comment ça, je suis sur la route ?
La cerise sur la gâteau : la montée à notre hôtel en tire-fesses. Comme c’est reposant :

La météo a été bien clémente : -5° à 0 au plus chaud, peu de vent, un peu de neige mais pas de soleil.
4ème jour / 87 km de gourmandise
Ca part dans des paysages lapons doucement vallonnés :

et
ca finit en louvoyant dans les bois autour de Ranua. Entre les deux,
c’est difficile à décrire, vous avez qu’à venir non mais !
A le demande générale, voici un aperçu :




Mention spéciale pour le troupeau de rennes qui a labouré la piste sur
1km (pour la peine, je vais en manger ce soir) et les écoliers qui
faisaient le service aux ravitos en nous faisant signer des autographes :

5ème jour / 47 km
Petite étape donc on flâne un peu le matin :


Admirez un peu le système D: 
et le confort :
L'étape a été rendue peu agréable par le vent de face et la piste globalement
en mauvais état sur la dernière moitié :

Je précise que c'est une piste de moto-neige, vous avez eu peur hein ?
Je réussis à apprivoiser un ours blanc (le plus
dangereux) :

Le soir, le groupe se sépare en deux pour loger dans deux
écoles. Les matelas sont alignés dans la salle de classe et nos
affaires sèchent sur les espaliers de la salle de gym :


6ème jour / 60 km
On part de l’école pour arriver dans un camp au milieu de nulle part.
Entre les deux, on n’a vu aucune habitation. J’ai trouvé cette étape
très difficile, quasiment tout le parcours n’était qu’un relief
cabossé rendant les prises d’appui très délicates et bien souvent je me
retrouvais en contre-appui :

En ajoutant une section de 6-8 km défoncée
sous nos yeux par les motos-neige, vous aurez un aperçu complet de la
journée.
Heureusement, les ravitaillements gagnent en confort :
Le soir, mon impression est
confirmée par les autres. En France, on a récemment beaucoup parlé de
la pénibilité au travail, aujourd’hui c’était la pénibilité dans les
rails.
La logistique ce soir est réduite au minimum, un couchage, une salle pour les repas et un sauna.
La douche nous a beaucoup manqué.
7ème jour / 60 km
Dernière étape, on profite des derniers instants de la saison sur des skis et
pourtant on a hâte d’arriver car on commence tous à avoir des petits bobos.
L’étape est intéressante, le profil varié.
Les ravitos sortent de l’ordinaire , des crêpes pour l’un :

de la charcuterie de renne pour un autre :

Le dernier km est annoncé, je vois au loin la banderole arrivée (Maali).

Quelques jeunes nous font une ovation et nous félicitent chacun leur tour
Voilà le périple est achevé, on a tous un peu du mal à s'y faire. Snif, merci à tous surtout mes compagnons : les deux Bernard, Bruno, Jean-François et Robert pour l'organisation et l'ambiance durant ce séjour.
Pour (vraiment) finir
L’ambiance est très conviviale et cosmopolite. Pour profiter du raid, un bon niveau en classique me semble nécessaire sans quoi on risque d’arriver tard le soir et d’accumuler la fatigue.
Cependant, le bus est présent à un ravitaillement en milieu d’étape : il est donc possible de faire la première ou dernière partie de l’étape ou encore l’intégralité de l’étape en bus.
L’alimentation est assez variée et vous ne serez pas dépaysés. Les finlandais sont amateurs de porridge et de cornichons... J’ai remarqué que leur fromage est insipide et qu’ils semblent ne pas connaitre l’huile et le vinaigre.
Nous avons eu une météo très clémente, rien à voir avec les -35° de l’année dernière. Je pense que la principale difficulté du raid est liée à la météo.
Toutes les autres photos du raid (certaines sont de Jean-François)
Le site de l’événement
Pour les amateurs, une traversée sud-nord de la Finlande existe, 1800 km en 30 jours
Le blog de Jean-François
Commentaires
Quelle expé ! Chapeau. çà en fait des kilomètres de ski cette histoire !
J'espère qu'il n'y avait pas trop de moto-neige cependant (mauvais souvenir de la Piste Royale en Suède ...)