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Les lacs du Carlit

Situé au nord-ouest de Fond-Romeu, le Pic Carlit culmine à 2921m d'altitude. A ses pieds, s'étend le massif du Carlit et ses lacs, ainsi que le site des Bouillouses. Cette région s'appelle la Cerdagne et elle est particulièrement réputée pour son climat sec et ensoleillé.

Après une nuit (que je n'ose qualifier de bonne, par égard envers ceux qui n'ont pas fermé l'oeil) au refuge CAF des Bouillouses, nous partons de bon matin en direction de l'ouest. Le lac des Bouillouses est un lac de barrage de 149 ha, situé à environ 2000 m d'altitude. Il est en général gelé en hiver et l'on peut marcher dessus, après avoir pris conseil auprès du gardien du refuge.




Mais pour la randonnée prévue aujourd'hui, il suffit de traverser le barrage ...


... et de se diriger vers l'hôtel des Bones Hores, énorme édifice en pierre de taille qui domine le lac. Le vent souffle fort, comme souvent dans les parages du Carlit. Nous pensons que, si nous ne tenons pas debout sur les hauts plateaux, nous rebrousserons chemin. Mais pour l'instant, il faut essayer.

Au bout de 45 min de montée à raquettes à travers les sapins, nous débouchons à découvert sur un vaste plateau où nous rencontrons les premiers lacs blancs de neige : l'Estany Nègre et l'Estany del Viver. Entre ces deux étangs se trouve un embranchement où l'on emprunte la trace de gauche (celle de droite sera pour le retour). Nous passons entre l'Estany Sec et l'Estany de la Comasse et, après une bonne montée sur une sorte de moraine, voici le deuxième plateau avec l'Estany de Vallell. La randonnée se poursuit vers le dernier plateau (2300 m) dans un paysage de plus en plus désolé pour atteindre l'Estany de Sobirans.

Des rafales de vent (heureusement épisodiques) nous plient en deux, font filer la neige entre nos raquettes et forment des vaguelettes sous nos pas.


Ce plateau est dominé par l'imposant Pic Carlit et son contrefort, le Tossal Colomer, qui se dressent en une large masse blanche au fond du paysage.

Maintenant, il ne nous reste plus qu'à égrener le chapelet des lacs en suivant chacun jusqu'à son déversoir : l'Estany de Trébens alimente l'Estany d'en Gombeau qui lui`même se déverse dans l'Estany de Castella puis dans l'Estany des Dugues. Au bord de l'un d'entre eux, une petite cabane cylindrique en tôle verte semble nous tendre les bras de loin pour le pique-nique. Mais, hélas, elle est remplie de neige et nous ne pouvons même pas y entrer ! Finalement, la pause de midi se fera au soleil au bord du Castella, sur une pente caillouteuse d'où la neige a été balayée et au milieu des bourrasques de vent.

A la descente, peu à peu, le temps se fait plus clément et en arrivant à l'Estany del Viver, nous nous apercevons que le vent est tombé ! Comme il est encore tôt, nous décidons de faire un détour pour voir l'Estany Llat : nous traversons l'Estany Nègre sur la glace, nous passons à la pointe sud de l'Estany Sec et faisons notre trace à travers le plateau bosselé et désertique jusqu'à l'étang Llat, le plus grand de tous.

La sarabande de ces lacs gelés, au milieu des grandes steppes neigeuses étincelantes de soleil nous laisse une impression de majesté indicible. Et puis s'enchaînent très vite le retour au refuge, la descente au Pla des Aveillans, le taxi jusqu'à Latour de Carol, le train de nuit… et Paris au petit matin...

Quelle fierté de traverser le pont Charles de Gaulle, les yeux encore pleins de ces friselis que dessine la neige sur les hauts plateaux ventés, tout en croisant des gens en tenue de ville qui se pressent pour aller au travail !

Commentaires

1. Le dimanche 27 avril 2014, 16:22 par Marie-Claire

Merci Martine pour cette belle randonnée.
Texte + photos remémorent d'excellents souvenirs !
A découvrir une autre fois, la Cerdagne sans neige et les lacs sans glace ...
Amicalement

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