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Dimanche 06 août : Tournée géo-économico-hédoniste en pays céréalier

Après les hauts et les bas de ces dernières semaines (altitude, météo...), il est grand temps d'aplanir, d'atterrir.
Il est tentant de profiter d'une fraîcheur post-caniculaire qui convient mieux aux parisiens et rend les exploits aisés... mais aujourd'hui on maintient une allure suffisante à stimuler la circulation veineuse, muscler les membres inférieurs et les fesses, renforcer le muscle cardiaque et améliorer sensiblement le rendement des poumons. C'est donc en simple SO, mais en toute convivialité!

Au programme : l'ascension de Saint Piat (160m) au départ des quais de la Gare Montparnasse (50m) avec traversée des plateaux frontaliers du territoire des Canutes d'antan, et retour.

Nous voilà débarquant en Beauce, domaine incontesté du plat. Car aujourd'hui, l'intérêt c'est l'espace !
La Beauce, grenier à blé de la France, n'aurait pas bonne réputation chez les randonneurs et son paysage dénudé ne serait pas accueillant ?
Avec ses champs ouverts sans clôture, ses gros villages ou fermes isolées, la région est parfois dite austère, voire froide, même en plein été. Les fenêtres des villages traversés donnent sur des cours intérieures et des murs élevés des fermes ne passent que l'aboiement des chiens.
Mais comme il se doit, on a tous la niac!

La culture des céréales qui déborde à vue d'oeil a chassé (il y'a déjà longtemps) l'élevage et les habitants qui en vivaient : peu d'obstacles!
Donc, fi des chemins balisés ou non, l'étendue se décline autrement aujourd'hui. Seul importe l'azimut et c'est plein sud que l'on se dirige résolument, à travers les champs de céréales moissonnés de peu.

Et aujourd'hui dans cette immensité, on ne peut s'empêcher à penser à la mer où l'on perdrait tout repère.
Dans cet chaume où le paysage se défait et se recompose à chaque pas, pareil mais jamais identique, la moisson a laissé un tapis doré qui remplace l?océan des blés et fait des randonneurs des navigateurs d'un jour.

Au 06 août, les blés sont rentrés à 80% et on lit qu'à 70 quintaux par hectare, la moisson est bonne avec des grains bien riches en protéines.
Alors évidemment, ici dans le vingt huit, au portes de l'Ile de France l'impact de la sécheresse qui inquiète tout l'hexagone reste limité et l'agriculteur laboure de manière plus ludique la course contre la pluie, les enfants dans la pelle.

Mais hélas, ce n'est pas le cas dans d'autres départements se terminant aussi par huit, avec des perspectives plus aléatoires pour les fourrages qui alimentent leurs bovins; on évoque le recours au fonds des calamités agricoles pour indemniser et subventionner.

Faut-il voir un parallèle entre calamité chronique de campagnes qui ne nourrissent plus leurs enfants et calamité imposée au quotidien par un certain plouc désopilant extradé dans notre chère capitale? Je l'avoue, l'idée m'effleurait très brièvement sur la route de Saint Piat.

Le cap est tenu après un ajustement de trajectoire, le but de la matinée est localisé avec précision pour l'abordage des rives de la Voise à la pause de 13 heures. Détour obligé par Gallardon et son épaule qui se profile à l'horizon depuis des kilomètres. Après des heures passés en mer, on arrive sains et sauf à bon port pour la halte de midi , ayant bravé l?insolation, mais sans coups de soleil sévères, d'hypoglycémies ni de déshydratation.

Pour nos lecteurs non-affranchis au sabir moderne, avoir la NIAC c'est avoir la frite! A rapprocher bien sur de la gouache de Barbizon!

Fo avoir la niac jusko bout qd on a envie de progresser.
Alors, aujourd'hui, pas question de bourriner ou de jouer la bidouille ou le biscuit, on derviche sans aile de poulet, sans artif, même si on risque d'être daubés, car il va sans dire qu'on a bien l'influx!

Le déjeuner savouré, la balade de l'après midi est agréablement parcourue et on droppe certains de nos amis à la gare de Saint Piat (d'où ils rentreront à l'avance sur Paris), et nous voilà à huit en route pour six kilomètres supplémentaires et Maintenon, via le Camp de César et les mégalithes de Changé.
Que voulez-vous, quand on a la niac, on ne compte pas...

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