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29 décembre 07- 01 janvier 08 Chaussons les Raquettes !


Un séjour au bout de la vallée de l’Ubaye, en frontière du Queyras et du Piedmont Italien, bien loin du tourisme de masse et de la montagne mécanisée.
Trois jours et demi de randonnée en raquette à la découverte des paysages sauvages entre 2 000 et 2 800 mètres d’altitude, au milieu de sommets dépassant les 3 000 mètres.





Nous débarquons à Mont-Dauphin avec 45’ de retard. Notre "Sherpa de l’Ubaye", Philippe, a la délicatesse de nous laisser prendre le petit déjeuner à l’hôtel de la gare avant de nous conduire d’une main sûre jusqu’à Fouillouse. Hélène, qui n’a lu qu’une partie de la fiche technique, est obligée de changer de tenue dans la cabine téléphonique du hameau.

Contrôle des Arva : nous les avons tous, avec pelle et sonde, ce qui étonne Jean "Tiens des montagnards avertis ?! " Et en organisateur averti, il nous fait un cours et on teste.

Le plateau de Mirandol est atteint à un rythme qui frise le soutenu moins, malgré notre manque de sommeil et les quelques 2 000m de différence d’altitude avec la Capitale !




On part un peu tard. Mais neige et soleil sont généreusement présents. Nous avons un serre-file dévoué et efficace en la personne de Michel. "Tu t’arrêtes trop, Hélène ! ".












Nous déjeunons à la cabane en haut du Bois de l’Eysilloum. Hélène, qui n’a lu… n’a pas de pique-nique ; on partage. "Bel esprit communautaire ", s’étonne Jean en cédant du quinoa-thon-petits pois.

Il est trop tard pour atteindre le Col et sa vue et, rebroussant chemin, on en profite pour un rappel des techniques de recherche des victimes d’avalanche, avec matériel.

Puis direction le bar de Fouillouse où pour le goûter nous avons droit au vin chaud de Jeannot Bourrillon, figure tutélaire du coin, ancien guide (adhérent FFME qui ajoute aussitôt : "Mon Père était du CAF, lui").
Lynda se sent chez elle…





A 16 h 30 tapantes notre transfert Philippe est là comme prévu et nous conduit à Maljasset au (confortable) refuge CAF dont le gardien-aubergiste est aussi une "figure" sympathique, de nouveau jeune papa depuis 15 jours (chut ! les enfants dorment en haut) !
Chaude ambiance belge, bon repas (exquise soupe aux carottes), bon lit… nous nous requinquons.












Les choses sérieuses...






C’est enfin de la haute montagne ! Evelyne est bien encadrée.
Un Belge surgit à toute allure, en raquettes de course mais sans bâtons, nous double, fonce sur une butte, redescend, attaque celle d’à côté, ramasse galamment Bernadette qui est tombée puis rebrousse chemin en nous lançant : "Faut que je redescende, j’ai le pain pour le groupe… ".
Une histoire belge toute simple…



Bergerie inférieure, bergerie supérieure… des cascades de glace à droite, le paysage grandiose se déploie sous nos yeux émerveillés. Soudain, des traces dans la neige ventée : loup ? puma ? chien ?




Jaillissant souplement de derrière un monticule atterrit un skieur en free-ride qui arrive droit du Refuge Barenghi, côté italien du Chambeyron. Il nous trouve renversant(e)s et s’effondre à nos pieds ! Il est accompagné d’un magnifique husky qui quémande auprès de Michel un peu de sa salade au hareng (du copieux panier-repas du jour).

Nous discutons un moment avec le skieur qui nous questionne sur l’occupation ou non de la cabane du berger. Mais il fait vraiment froid. Nous repartons, nous vers le haut, lui vers le bas ; il nous promet un thé chaud à notre passage à la bergerie. Cela étonne Jean, qui n’en croit rien (?)






Solidement encadrées par nos deux hommes, nous arrivons en contrebas du col Mary. Waouff ! Ce n’est pas un loup, c’est la plaque-à-vent … Jean, étonné (risque 2, pente au soleil), joue la sécurité, nous espace et nous fait rebrousser chemin. Léger changement de cap : on attaque une belle croupe pelée pour la borne 56 et voilà l’Italie ! Siamo arrivati a Italia spectaculo de la Madonna. " Mais où est le Viso ?", demande Hélène.


Nous sommes à 2 740 m d’altitude, l’eau gèle dans les camel-bags, le vent souffle très fort mais Monique, droite et toujours à l’aise sur ses raquettes, se recoiffe imperturbablement. Impossible de déjeuner devant ce merveilleux panorama ; on redescend un peu se mettre à l’abri pour grignoter, les doigts gelés. Michel finit sa salade. Lynda tord le nez devant ses harengs… On repart presto et… surprise devant la bergerie attend notre sympathique skieur solitaire avec une casserole de thé bouillant. Il s’est installé pour la nuit tout en nous précisant qu’il fait meilleur dehors que dedans !

On fait la course avec le soleil ; il est vaillant c’est vrai, mais il a tendance à se coucher tôt au milieu des cimes, en cette période et l’ombre s’allonge plus vite que nos pas. Surprise ! des guetteurs postés nous barrent le chemin … ils ont repéré une quinzaine de chamois et nous font gentiment profiter de leurs jumelles.


Au gîte, les Belges et les Anglais ont laissé place au calme : tout un dortoir pour nous ! Nous savourons notre endurance : 6 h 30 de marche quasi ininterrompue ! (Voilà, voilà…)

Ca mérite bien un goûter d’anniversaire ! Bernadette emprunte le grille-pain et offre les toasts au foie gras qui nous ont manqué au col. Pour l’occasion, Lynda, Hélène et Evelyne inaugurent le brushing-chauffage. Mode d’emploi : se placer tête en bas au-dessus d’un poêle brûlant et agiter sa crinière en tout sens. Résultat ébouriffant !

Le repas est excellent, entamé avec une soupe… aux carottes. Le responsable du gîte nous affirme que ça "rendait aimables". " Comment ça ? " s’étonne Jean.






Toujours réveil à 7 h.
Copieux petit-déjeuner.


8 h 30 tapantes notre transfert pour Fouillouse est là. Le soleil aussi. La vie est belle.



Nous voilà en route vers le col du Vallonet ; depuis hier, (presque) plus rien ne nous effraie, le pas est sûr, la foulée souple ; Hélène a enfin trouvé sabots, pardon chaussures, à son pied. Pause sur un fort enfoui. Notre boute-en-train Lynda anime la rando et nous narre son expédition pakistanaise.


On grimpe vers la gauche ; on contourne la Tête plate de Lombarde.





Pique-nique inondé de soleil et Evelyne tente un strip-tease à 2 500m… Lynda ressort sa salade de hareng : "Je la mange, je la mange pas ?". Elle finit par trier : d’un côté le hareng, de l’autre les lentilles…



On repart tranquillement ; un gros rocher nous barre la route ; Jean nous propose de nous y reposer "un petit quart d’heure, voire 20’". Il ne s’étonne pas de nous voir nous y effondrer. Nous restons bien une demi-heure !!! Mais la descente finira par se révéler plus compliquée qu’il n’y paraissait depuis notre belvédère de rêve !

Nous repassons chez Jeannot pour le vin chaud. Il nous narre la marche des charbonniers vers Lyon, l’immigration des habitants de Barcelonnette vers le Mexique. Affable et disert, il nous passionne. Voilà, voilà… On finira par s’embrasser en l’honneur de la future nouvelle année ! Evelyne traduit notre état d’esprit par une gigue endiablée sur le parking verglacé !





Retour à Maljasset ; petit pont au-dessus des abîmes, virages, le bout du monde !
Bernadette continue de fêter son anniversaire : apéritif au panettone agrémenté d’un feu d’artifice offert par les habitants du village à leurs enfants, et aux vacanciers par la même occasion car le gîte est de nouveau bien rempli. Les filles en oublient leur tenue de soirée en couverture de survie… Mais Lynda s’est parfumée, ce qui ne manque pas d’attirer les mâles de tous bords.

Repas roboratif avec soupe aux… carottes et bouteilles de vin de Bordeaux suivi d’un cru de la vallée du Rhône généreusement offerte par un skieur à l’autre bout de la salle. Hélène pose des bougies sur les tartes aux pommes du dessert et le CAF souhaite "bon anniversaire" à Bernadette.

"Mais c’est toujours pour la même personne ?" s’étonne un convive de la table à côté…

Une partie de Scrabble acharnée sert de réveillon et nous voilà couchés à 22 h 30.




Voilà, voilà… c’est une nouvelle année qui commence ; pour nous c’est maintenant de la routine, on continue de marcher, sauf Evelyne qui préfère savourer la première matinée de 2008 au coin du feu.



Jean tente un petit soutenu + ; il est étonné : nous suivons ! Plan de Parouart, maison du Gâ : ce petit vallon est un plaisir.
Lynda n’a plus de batterie à son appareil photo.

Monique hésite puis finit par céder : "Allez encore une photo ! ".


Le retour est moins "soutenu", toutefois Jean nous interdit de grignoter ! Nous avons un repas qui nous attend au gîte.
Etonnement : pas de soupe !







Vous voulez une véritable chute à ce récit ? C'est malheureusement Hélène qui atterit sur son séant à 700m du gîte, après la dernière rando, par la faute d'une plaque de glace ...



Une collective du Caf IdF
Selection de photos de Lynda Sery et Michel Zakin
Texte de Bernadette Bluteau et Hélène Santucci
Et en toute complicité : Monique Rouaud-Perrot et Evelyne Guenot

Commentaires

1. Le mardi 22 juillet 2008, 08:10 par Madonna

je tecremercie Jean pour cette image :) ;)

2. Le vendredi 13 février 2009, 02:02 par fatima

ca c vrai!! merci :)

3. Le lundi 6 avril 2009, 01:53 par legrand

chapeau les amis, j'ai passé de très belles instants sur ce blo

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